Roadtrip Breton : un point de vue minimaliste
Initialement prévu pour 2019, puis pour 2020, ce roadtrip breton s’est finalement vu repoussé à juin 2021. “Connard de virus”, disait le chanteur à textes subversifs Renaud.
Période
Juin 2021
Distance
550 km
Durée
10 jours
C’est par un chaud dimanche matin que je chargeais le Berlingo. Direction la Bretagne pour un roadtrip d’une durée indéterminée (mais qui devait quand même rentrer dans mes 2 semaines de congés). Premier arrêt après plus de 7h de route : le Mont St Michel. Puis je longerai la côte nord vers Brest, avant de terminer mon tour par le centre.
Je passe une nuit sur le parking visiteur du Mont. Il y a mieux comme emplacement, mais je veux éviter l’afflux de touristes (non je n’en suis pas un !) le lendemain et de toute façon, peu importe l’heure à laquelle vous arrivez, vous payez un ticket parking de 24h.
Le lendemain je suis au taquet. Réveillé 7h, sac sur le dos, à 8h15 j’étais devant le portail d’entrée du mont et sa rue (très (trop)) commerçante. Je suis parmi les premiers, ce qui me laisse la tranquille possibilité de prendre des photos sans touristes dessus. Les mouettes rigolent en me voyant doucement à suer en montant les marches. La vue est déjà superbe depuis les remparts et j’attends l’ouverture à 9h pour débuter la visite de l’abbaye.
À l’ouverture, après paiement de mon dû, je trace les quelques visiteurs du troisième âge devant moi pour profiter pleinement de la visite. Seul dans l’abbaye, simplement dérangé par les “technicien-nes de surface” qui aspirent les pavés. Mention spéciale à la terrasse ouest qui offre une vue magnifique sur la baie. Seul, j’avance vite et termine le tour plus tôt que prévu. Je retourne au parking et pars pour mon deuxième arrêt de la journée : St-Malo.
Un petit tour et puis s’en va
Je ne suis pas un grand fan des villes. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est les paysages. Du coup je ne m’attarde pas trop à St-Malo. Avant le déjeuner, je visite l’aquarium de la ville et sa visite sous l’eau en mini sous-marin (!). Je trouve un petit resto, le Café Cancalais (très bon et convivial), dans la cité d’Alet, que je prends le temps de visiter pour digérer, mais décidemment, la ville c’est pas mon truc, bien que St-Malo soit très jolie.
Dans l’après-midi, je repars, direction le Cap Frehel où je compte passer la nuit. J’avais oublié que le soleil se couche tard… Du coup j’en profite et débute une petite rando du cap au fort la Latte. Je me prends mes premières claques face aux vagues qui viennent s’écraser sur les falaises et à la nature luxuriante bretonne.
Je passe la nuit sur place et me fait réveillé par un léger crachin. Voilà la vraie ambiance de Bretagne !
Sous l’océan, la plage
Peu importe la pluie, j’enfile le k-way, cache l’appareil dans une poche et me balade sur les plages du cap Frehel : plage de la Fosse, les grèves d’en bas, l’anse du Croc. Je mitraille entre les gouttes, entre les dunes.
Je fais un arrêt imprévu sur la route au marais des salines. C’est 3 jeunes en short et tongues, sous la pluie, s’engageants sur une petite plaine marécageuse, qui attirent mon regard. Ils cherchent des petits crabes dans les cours d’eau que la mer creuse en redescendant. Le lieu est superbe et j’avise au loin un vieux pont d’où commence une petite balade dans le marais. Ambiance très humide. Direction le Cap d’Erquy. Sur place, je m’arrête manger un bout au Ty prince. On n’est pas du tout dans l’ambiance Bretagne niveau bouffe pour le moment, mais j’ai encore le temps de m’empiffrer de crêpes !
La pluie n’a pas cessé quand je débute le tour du cap. Un premier passage aux lacs bleus, au-dessus du port d’Erquy, puis je longe les falaises jusqu’à la anse de Port Blanc. Le vent souffle tellement qu’il m’oblige à marcher de travers. Merci à la stabilisation de l’appareil au passage… Le tour n’est pas long, mais il me laisse séché. Enfin… Mouillé séché. Direction Binic où je vais passer la nuit en camping, histoire de recharger toutes les batteries.
Un camping au bord des falaises, au-dessus d’une grand plage où je déambule au coucher de soleil.
Épaves et droit de bris à Gwin Zégal
Le lendemain, je pars pour la pointe de Plouha pour une balade le long de la côte sur le GR34. Je suis un peu dégouté de la météo… Grand soleil ! Et non, ce n’est pas ironique ! La lumière est brute et crée des contrastes difficiles avec la végétation à prendre en photo. Mais le lieu est sympa et après quelques kilomètres, j’arrive sur la plage de Gwin Zégal. Ancien lieu de contrebande, les bateaux sont amarrés à de grands poteaux de bois.
Apparemment, une tempête est passée dans le coin quelques temps avant car certains bateaux se sont écrasés sur les falaises. Je vois des hommes passer avec des brouettes et m’approche d’une épave pour la prendre en photo. Un homme est sur place et s’affaire à démonter des pièces du bateau. J’essaye d’entamer la conversation pour savoir ce qu’il s’est passé, mais je sens que je l’emmerde et repars. J’ai repensé plus tard au “droit de bris”. Apparemment interdit mais toléré, je pense que les hommes sur la plage récupéraient des pièces des épaves qui ne leur appartenaient pas.
Je pars ensuite pour Paimpol et l’Arcouest où je prendrai une navette le lendemain pour l’île de Bréhat.
En arrivant sur place, je m’arrête à la magnifique Abbaye de Beauport qui me lance clairement sur les photos de plantes. Merci à la pluie qui vient ajouter de jolis reflets sur les feuilles. Je me promène sur les chemins environnants avant de repartir pour chercher un camping où passer la nuit.
Le lendemain, je prend la navette pour l’île de Bréhat. Il y a du monde, beaucoup. Sur l’île, je trace tout de suite vers le fond, afin d’être plus ou moins tranquille pour prendre quelques photos. Un chien errant me suit pendant quelques instants. Je reviens dans le centre vers midi et c’est la cohue pour trouver une place dans un restaurant. J’ai de la chance de voyager seul. Je trouve une place rapidement !
Je continue de tourner sur l’île (il faut bien une journée pour en faire le tour) avant de repartir sur le continent.
Plages et jardins : on ne s’en lasse pas !
Voir l’abbaye de Beauport et l’île de Bréhat ne m’a donné qu’une envie, photographier des plantes et des fleurs ! Je me met alors à la recherche d’un jardin botanique. Pas très loin, se trouve le jardin du Kestellic. Une beauté que je vous conseille fortement. Je passe un long moment dans ses allées, à mitrailler tout ce que je peux.
Direction ensuite Plougrescant, m’arrêtant un moment devant un cimetière marin dont les carcasses de navires ressemblent étrangement à des os de baleine. Je passe bien sûr devant la maison entre deux rochers, qui doit en avoir bien marre de se faire photographier…
Je suis la côte, entre les plages, jusqu’au phare de Mean Ruz et visite les presqu’îles alentour.
Je longe toujours la côte mais sans trouver de nouveaux coins qui m’attirent juqu’à Ménez Ham.
Je redescend maintenant en ligne droite jusqu’à Brest, où je visite son grand aquarium (un peu moins sympa je trouve que celui de St Malo…). Vous me connaissez, à part ça, je n’y reste pas longtemps… Ce sera l’occasion d’y retourner un jour !
Non, ce qui m’attire, c’est toute la presqu’île de Crozon ! Je m’arrête de loin pour voir le cimetière des navires de guerre puis continue ma route jusqu’au bout. Je suis intrigué sur la route par des grands blockhaus de béton avant d’apprendre qu’il s’agit des bases militaires et ports des sous marins nucléaires (!).
J’arrive à Camaret sur Mer et la plage de Pen Hat. Je profite d’un beau coucher de soleil sur les falaises. Le lendemain, j’enchaîne avec la point de Pen Hir, celle de Dinan et le cap de la Chèvre. Mention spéciale à la plage de l’île Vierge qui dépayse totalement (on dirait le sud) !
Dans les terres bretonnes, sous la pluie
J’approche de la fin de mon périple et j’entame maintenant le trajet de retour. Tout n’est pas terminé pour autant : après avoir longé quasi toute la côté nord, je traverse l’intérieure des terres bretonnes et m’arrête à Huelgoat, village magnifique avec de nombreuses balades à faire. Je mange ma meilleure crêpe et bois le meilleur cidre du voyage (j’aurais dû acheter une douzaine de bouteilles…).
Je me balade dans les forêt environnantes, m’attendant presque à y croiser des druides. L’ambiance « Brocéliande » y est forte et j’alterne entre rivière et énormes rochers.
Je délaisse Huelgoat pour le lac de Guerlédan. J’y trouve un vrai coup de coeur, bien que les locaux semblent vouloir vous raconter absolument toute l’histoire du lieu alors que vous admirez la vue.
Je traîne le long du rivage sans avoir envie de repartir. Pourtant c’est la fin du voyage. Je me note d’y revenir un jour, pour approfondir ma découverte des lieux chargés de magie et photographier encore plus de plantes et de fleurs !